Liliane Garnier
Liliane Garnier
Dès son jeune âge, après avoir remporté un Premier Prix au Conservatoire de Musique de sa ville natale, Liliane Garnier est acceptée au Conservatoire National Supérieur de Paris, où, en 1953, elle se mérite un brillant Premier Prix de violon ainsi que le Prix d’Honneur, dans la classe de maître Gabriel Bouillon.
La même année, le Grand Prix des Jeunesses Musicales de France lui est décerné à l’unanimité.
Dès lors, débute pour cette jeune artiste, une importante carrière de soliste. Les tournées s’enchaînent : France, Espagne, Portugal, Amérique du Sud, Afrique du Nord, Egypte, Belgique, Allemagne, Hollande, Iles Canaries, Etats-Unis, Canada… Les succès remportés lui valent de nombreux engagements comme soliste invitée des orchestres de Paris, Alger, Dijon, Ténériffe aux Iles Canaries…
Extrait d’une allocution de Claude Delvincourt
19 décembre 1953
«...Liliane Garnier, violoniste, a grande allure, et se joue des difficultés avec la plus parfaite simplicité. Félicitons-la d’avoir associé à son succès celui de son remarquable accompagnateur, Tasso Janopoulo.»
Jean Lemaire, professeur d’harmonie au Conservatoire National de Musique de Paris, le 9 juillet 1953
Liliane Garnier avec le pianiste Tasso Janopoulo au Palais de Chaillot à Paris… «à part Enesco, un certain soir, il y a longtemps, je n’ai jamais entendu personne mettre autant de musique dans «Tzigane», l’œuvre de Ravel où le compositeur en avait mis le moins.»
Marc Pincherle, «Les Nouvelles Littéraires», Paris, le 9 juillet 1953
«Liliane Garnier possède toutes les qualités d’une violoniste de calibre international, et elle les possède à un très haut point : une technique formidable, un jeu très musical, une vraie sonorité de violon, pleine, riche et variée, et une aisance étonnante dans des styles très différents. Sous bien des .aspects, Liliane Garnier nous rappelle Ginette Neveu.»
Claude Gingras, La Presse, Montréal, Qc, Canada, le 15 décembre 1962
«No one could have objected to the reappearance of «the Seasons» on last night’s program, particulary when the soloist was the gifted young violonist Liliane Garnier.»
Eric McClean,The Montreal Star, Montreal, Qc, Canada, le 31 octobre 1963
Les 22 et 23 août 1967, elle est invitée par Gilles Lefebvre, directeur artistique du Festival mondial d’Expo 67, à jouer, au Pavillon du Canada, deux concerts différents avec Jean Laurendeau, clarinette et ondes Martenot et Louis-Philippe Pelletier, pianiste.
Membre de l’Orchestre Symphonique de Québec de 1967 à 1993, Liliane Garnier y tient le rôle de Concert Master de 1983 à 1986, sous le mandat du regretté Noël Vallerand à la direction générale.
« Pendant que les femmes sont encore exclues des orchestres européens majeurs, elles prennent ici la place qui leur revient. Le meilleur exemple vient de l’Orchestre Symphonique de Québec où, depuis juillet 1983, une femme, Liliane Garnier est la musicienne la plus importante, le violon solo… La seule au Canada.. » Normand Delisle de la Presse Canadienne, 5 février 1985
«La soliste de ce concert, la violoniste d’origine française mais maintenant Québécoise, Liliane Garnier-Le Sage avait la tâche ingrate de défendre le Concerto en ré mineur de Schumann... Mme Garnier-Le Sage a mis toute la sûreté et la dextérité de son jeu, la souplesse et la solidité de son archet, la qualité sinon l’ampleur de sa sonorité, au service d’une interprétation impeccable...»
Marc Samson, Le Soleil, le 6 décembre 1978
De 1967 à 1993, Liliane Garnier est invitée tous les ans à jouer en soliste, à l’émission Récital et à l’émission Orchestre de Chambre de Radio-Canada: émissions où elle a créé des œuvres de Jacques Hétu, Jean Papineau-Couture, Jane Coulthard et Natalie Le Sage.
De 1968 à 1971, elle est membre du Trio de Québec composé de Ross Pratt pianiste, Liliane Garnier, violoniste et Traugott Schmöhe, violoncelliste. Jusqu’au retour de ce dernier dans son pays, l’Allemagne, le Trio de Québec jouera des œuvres aussi importantes que : Haydn, Beethoven, Brahms, Dvorak, Mendelssohn, Mozart, Schubert, Schumann, Chostakovitch, etc, dont le triple Concerto de Beethoven avec l’Orchestre de Radio-Canada, sous la direction de François Bernier.
Liliane Garnier est aussi l’invitée des Concerts Couperin où, entre autres œuvres, elle joue les quatre Saisons d’Antonio Vivaldi sous la direction de Sylvio Lacharité et le double concerto de Joseph Haydn avec sa fille Natalie Le Sage, pianiste, sous la direction de Jean-Michel Boulay. Le 28 avril 1968, ce sont les œuvres de Webern, Berg, Serge Garant, Jean Papineau-Couture et Jacques Hétu qui sont jouées par Liliane Garnier au violon, Jean Laurendeau à la clarinette et aux ondes Martenot, et Louis-Philippe Pelletier au piano.
Philippe Entremont, Tasso Janopoulo, France Clidat, Jean-Marie Londeix, Ricardo Zugaro, Jean-Paul Sévilla, Monique Frasca-Colombier, Liliane Béguin, Françoise Onfroy, Fernande Desprez, Jean-Pierre Rampal, Anna-Marie Globenski, Mireille Lagacé, Jean Laurendeau, Louis-Philippe Pelletier, Kenneth Gilbert, Rachel Martel, Roger Cantin, Donald Thompson, Lucie Langevin, Ross Pratt, Traugött Schöme, Scott Ross, Jacques Simard, et Martin Le Sage.
Les violons joués par Liliane Garnier sont un Joseph Guarnerius prêté par un mécène de Paris jusqu’en 1956 et, par la suite, un Giuseppe Gagliano 1779, jusqu’en 1972. Par la suite, elle a joué sur les violons Paul Kaul appartenant à la Collection Garnier-Le Sage.
Après cinquante années d’une carrière bien remplie (1953 à 2003), Liliane Garnier s’est retirée des activités professionnelles, ce qui lui a laissé plus de temps pour elle-même et sa famille, et ne l’a pas empêché de continuer à se faire plaisir en musique.
Pendant plusieurs années, Liliane Garnier a siègé comme présidente du Conseil d’administration de «Fondation Garnier-Le Sage», pour laquelle, en raison de ses compétences, elle a contribué grandement à l’évolution des objectifs de la Fondation. Elle nous a malheureusement quitté le 7 janvier 2017, mais elle nous aura fait cadeau de son admirable talent jusqu’à la fin.
Discographie